JEU DES DOUZE ERREURS.

 

 

Le marquis X, de la noblesse d'Empire, qui était un homme exquis, baisa la main gantée de la jeune fille et murmura :

-Mes hommages, mademoiselle ".

Il lui ouvrit la porte du restaurant et s'effaça poliment pour la laisser passer la première.

-Garçon, dit-il, trouvez-moi une table près de l'orchestre ".

Au cours du repas, il se montra plein d'attentions pour la jeune fille, lui servant de l'eau sans même qu'elle lui en demandât, lui offrant de reprendre de la salade.

Pendant qu'il réglait l'addition, la jeune fille demanda au serveur :

- " Monsieur, apportez-moi mon vestiaire je vous prie ".

Après le dîner, le marquis raccompagna la jeune fille chez elle et la quitta en lui disant :

-Merci, mademoiselle, pour cette excellente soirée. Au plaisir ".

 


 

REPONSES.

 

1) Il n'existe pas de marquis d'Empire.

2) On ne baise pas la main des jeunes filles.

3) On ne baise pas une main gantée.

4) On ne baise pas la main dans la rue.

5) On ne présente pas d'hommages à une jeune fille.

6) Un homme entre le premier dans un restaurant.

7) On ne dit pas " Garçon " au maître d'hôtel.

8) On n'offre pas d'eau aux gens.

9) On ne propose pas de salade pour la deuxième fois.

10) Une femme ne s'adresse pas directement au serveur si elle est accompagnée.

11) On ne dit pas " Au plaisir " mais " Au revoir ".

12) Enfin, le pseudo marquis est un imbécile : on ne demande jamais une table près de l'orchestre ; ce sont celles réservées aux mauvais clients car on ne s'y entend pas parler.

 


 

Vous avez tout juste ? Félicitations : vous êtes un parfait gentleman ou... un fieffé tricheur !

Vous avez tout faux ? Bah ! Pour manger dans un fast-food avec des copains, tout ceci est un peu superflu, non ? Et puis, consolez-vous, je ne sais pas ce qui est le plus dramatique : avoir tout faux ou avoir tout bon.

 

Petite précision : à la suite de vos nombreuses réactions, je tiens à préciser le point suivant. Il ne faut jamais perdre de vue le principal objectif, à savoir que tout ceci vise à mettre à l'aise ; les règles ne sont donc que des moyens d'y parvenir. C'est pourquoi les manuels de savoir-vivre me font toujours un peu rire, ils n'introduisent pas la distance nécessaire et produisent des règles automatiques, oubliant qu'il n'y a rien de plus indélicat qu'un cérémonial guindé et pointilleux. Le protocole et l'étiquette ne doivent ainsi pas être interprétés de manière rigide, mais avec simplicité, souplesse et naturel : la vraie politesse se moque parfois de la politesse... 

 

 

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