LES TROIS PETITS GORETS

 

Il était une fois trois petits gorets qui vivaient heureux avec leur maman. Mais un beau jour leur maman fut licenciée par son patron, le grand méchant loup. Elle fit alors venir ses trois petits gorets chéris et leur déclara : " Je ne puis plus ni vous nourrir, ni vous abriter, car, bien qu’ayant cotisé toute ma vie, je suis trop pauvre à présent ; il va falloir que vous partiez d’ici, construisiez une maison et trouviez un emploi ailleurs. Mais, auparavant, je souhaiterais vous mettre en garde contre le grand méchant loup. Ne croyez pas en ses promesses mensongères et méfiez-vous de lui ; construisez une maison bien solide afin de vous protéger de lui, qu’il ne puisse pas entrer et vous dévorer tout crus ".

La maman embrassa ses trois petits gorets et leur dit au revoir les larmes aux yeux et ils s’en allèrent de chez eux, construire une maison et trouver un emploi ailleurs.

Le plus jeune des petits gorets s’arrêta au premier champ venu et décida de s’y établir. Comme il était un peu paresseux, il se dépêcha d’empiler quelques bottes de foin en guise d’habitation puis profita du reste de la journée pour gambader dans les prés.

Le second petit goret qui était un peu plus sérieux marcha jusqu’à la forêt où il élut domicile en se construisant une sorte de hutte, à l’aide de planches de bois et de branchages trouvés là ; il put ensuite profiter de toute son après-midi pour s’ébattre en pleine nature.

Le troisième et dernier petit goret, l’intellectuel de la bande qui portait des lunettes sur son groin, le plus consciencieux des trois, s’établit un peu plus loin encore. Il passa toute sa journée à travailler, mais à la fin de celle-ci se dressait une fière maisonnette de briques.

La nuit venue, chacun rentra en son logis. Or c’était l’heure à laquelle le grand méchant loup commençait à avoir faim et sortait humer l’air à la recherche de chair fraîche.

Il rôdait donc comme son habitude au clair de lune, quand il sentit soudain l’odeur des trois petits gorets bien gras flotter dans l’air frais du soir : " Hmmm... Qu’ils me semblent bien tendres ! Lequel vais-je donc manger en premier ? ".

Il avança alors à pas de loup en direction de l’abris de paille du premier petit goret – se léchant par avance les babines et agitant de joie sa longue queue poilue et touffue.

Arrivé à l’abri de paille du premier petit goret, il prit sa voix la plus câline, toqua à la porte et déclara : " Gentil petit goret, j’ai un emploi à te proposer. Puis-je entrer ? ". Mais, mis en garde contre le grand méchant loup, le premier petit goret déclina l’offre. Alors, gonflant ses joues, le grand méchant loup souffla sur la maison de paille qui s’envola. " Au secours ! Au loup, au loup ! " cria le premier petit goret, en s’élançant vers la maison de bois de son frère. Et, profitant de l’obscurité, il parvint à échapper au grand méchant loup.

A peine les deux petits gorets avaient-il refermé la porte et verrouillé celle-ci à double tour que le grand méchant loup pointa le bout de son museau et frappa en déclarant de sa voix la plus câline : " Gentils petits gorets, j’ai un emploi à vous proposer. Puis-je entrer ? ". Mais, mis en garde contre le grand méchant loup, les deux petits gorets refusèrent. Alors, gonflant ses joues, le grand méchant loup souffla sur la maison de bois qui s’envola. " Au secours ! Au loup, au loup ! " crièrent les deux petits gorets, en courant vers la maison de brique de leur frère. Ils parvinrent à échapper au grand méchant loup, profitant de l’obscurité.

Bientôt la voix du grand méchant loup résonna à leurs oreilles : " Gentils petits gorets, j’ai un emploi à vous proposer. Puis-je entrer ? ". Mis en garde contre le grand méchant loup, les trois petits gorets crièrent " Non ! " tous en choeur. Alors, prenant sa plus profonde respiration, gonflant à bloc ses joues et ses poumons, le grand méchant loup souffla et souffla sur la maison de brique : ce fut une tempête, un véritable ouragan, mais la maison résista.

Et les trois petits gorets festoyèrent ensemble – les deux premiers célébrant le travail du troisième – et rendant fou de rage le grand méchant loup alléché par l’odeur de du festin.

Moralité :

Travailler toute la journée ne sert à rien,

Il vaut bien mieux exploiter son prochain.

 

 

Le syndrome de Peter Pan

Les fabuleuses aventures de Patouf et Rapaton

Jeannot la gougère

Lapin rose et la carotte magique

Le réveil de la Belle au bois dormant

Déclaration universelle des droits de la peluche

Le lance-bizous

Ma page Albator

Mémoire de DEA sur Le Petit Prince

Retour à l'accueil